JEAN FLUHR
mon quartier à PUICHÉRIC
Arrivant de Carcassonne par Marseillette en suivant la D610, Puichéric trône, majestueux, entre fleuve et monts dans un océan de vignes battant les rives des pechs blancs, enserrant les ilôts d'amendiers et les pins parasol.
Au nord , en fermeture d'horizon, la Montagne bleue que l'on dit Noire, doux balancement de roches et de forêts sombres qui ondule et disparaît au levant derrière les escarpements calcaires du causse... Très tôt, j'ai su parler dans les deux langues de cette terre, le français et l'occitan ou, plus précisément, le patois puichéricois.
Entre ces deux cours d'eau qui enchantent les hommes depuis des siècles, serpente la Rigole qui a accompagné mon enfance comme elle avait jadis accompagné celle de mes parents et de mes aïeux depuis le XIXème siècle. Espace de liberté pour les gosses du quartier du pont de la Serre, cette rivière au cours très paisible a draîné nos joies comme nos débordements de garnements, à l'âge ou le cortège des bêtises quotidiennes n'altérait en rien la bonne humeur des gens du cru. Enfin, quarante ans après nos exploits d'antan, j'ai la naïveté de le croire...
Durant l'entre- deux guerres, la pêche était une des activités pratiquées depuis l'embouchure de l'Aude jusqu'au Rajoulet par quelques hommes du quartier. Guillaume VAISSIÈRE dit "Mamétou" , mari d'Élisa, lançait ses filets dans la Rigole, puis, sa femme allait vendre le produit de sa pêche dans les rues du village.
PUICHÉRIC: les bords de la Rigole dans les années 1930. La maison des SOULIÉ: la plus sombre à gauche à hauteur de l'escalier.
Au cours du mois de juillet 1956, la mairie procéda à la plantation de saules pleureurs de part et d'autre de la Rigole. Ils vécurent 50 ans.
L'ancien moulin, juste avant l'Embouchure en 1925.
J'ai pêché mes premiers poissons à l'Embouchure, havre de sérénité qui me permettait de jouir du spectacle de l'Aude et de la pénétration des eaux de la Rigoledans ce fleuve magnifique, dont je ne me suis jamais lassé d'admirer le calme du courant, les réflets scintillants et le mouvement ondoyant des grandes herbes noyées.Au fond du paysage, ont reconnait l'atelier des SOULIÉ: grand bâtiment clair doté de trois fenêtres sombres.
La cave de PUICHÉRIC dans les années 1930. Pendant mes vacances, j'y ai porté des comportes avec le père SOLANILLE.
La route minervoise traversait le village depuis le pont de la Serre jusqu'aux écoles. Quelques rares commerces y prospéraient: la boucherie d'Albert ROUSSET le café du Centre, la ferblanterie PASSET au niveau du groupe d'enfants (Raymonde mère de Jean-Pierre SOULIÉ et sa soeur Renée sur la photo), .
Au " Café de l'Aude ",les contes et légendes se faisaient et se défaisaient au rythme des parties de manille , belote et rami, agrémentées de quelques verres, de vin local ou d'apéritif de fabrication artisanale que seuls les papets du cru pouvaient apprécier sans s'étouffer. Photo prise en février 1930, car le 3 mars, les inondations endommagèrent la devanture qui fut refaite par Édouard et Roger SOULIÉ. De gauche à droite : 3ème VIÉ, père de germain- 4ème : LIGNIÈRE (bossu). De droite à gauche : 3ème : Gaston TESSEIRES.
LA GARE DE PUICHÉRIC VERS 1930. Ligne : MOUX - CAUNE - MINERVOIS.
Pour quelle raison ai-je intitulé mon site : PLUMÉJAL ?
Ce désir tient essentiellement à mon attachement profond à Puichéric et plus particulièrement à ce quartier au sein duquel vivaient mes ancêtres les plus proches depuis le Second Empire. Le PLUMÉJAL recouvre les terres au sud de l'entrée ouest du village, ainsi que le groupe de maisons implantées le long de la Rigole- aujourd'hui route de Saint-Germain- jusqu'à la maisonnette du chemin de fer et le bois des pins.
Tous les ingédients étaient réunis pour vivre une enfance heureuse, sans soucis, entouré de l'affection de tous : indicible privilège des gamins du PLUMÉJAL.
photos
Antoine LEYDA ( 1894-1946 ) et ses parents: Thérèse ( 1871-1963 ) et Joseph LEYDA ( 1860-1940 ).
À eux trois, ils ont connu: un empereur, onze papes et quatorze présidents de la république.
Avant de poursuivre l'histoire de ma famille maternelle et de ses amis de Puichéric, je souhaiterais apporter des précisions concernant les évènements essentiels de leur vie, mais aussi conter quelques anecdotes qui ponctuèrent leur existence faite de labeur incessant et de joies intimement vécues.
Puichéric, 1940 devant chez Rose PARASSE :Marie-Thérèse LEYDA, mémé Thérèse sa grand-mère paternelle, Antoinette et Antoine LEYDA ses parents.
Élisa PARASSE et mémé Thérèse vers 1940. La rue devant la Rigole n'était pas encore goudronnée.
PUICHÉRIC: Antoine LEYDA retour de pêche "au coude de l'Aude" . Toulouse 1942: Antoine LEYDA sur les Boulevards.
Toulouse, pendant la Guerre vers 1943: Toussaint MAURY et Yvan FLUHR.
1948 : Nénette ma marraine ( nièce de mémé kiki ) , Antoinette LEYDA ( mémé kiki ) , Yvan FLUHR, Lucette et Jean MAURY, photographiés au Parc toulousain.Jean MAURY fils de Toussaint et Georgette était le type même du cousin très agréable dont on retrouve les caractéristiques chez ses deux fils: Michel et Jean-Luc. Nous avions pour tradition familiale de nous retrouver tous les ans, au mois d'août à PUICHÉRIC, pendant une journée au cours de laquelle le bonheur chantait dans la maison.
FLOURE ( Aude ):Grands-parents maternels de Marie-Thérèse LEYDA. Philippe VIALELLE: né à Magrin ( 81) marié à SOUAL (81) à Rosalie PUGINIER . Veuf en 1937, Philippe a vécu au Pont Rouge chez Nénette jusqu'à son décés en1940. Philippe VIALELLE (1868-1940) ,sa femme Rosalie PUGINIER (1871-1937) et Il est enterré à Carcassonne au cimetière St Vincent situé derrière la gare, tombe n° 74. Philippe et leur plus jeune fils Louis. Rosalie PUGINIER est morte des suites de la blessure Rosalie étaient les parents de: Marie (1890-1927) mère de Titi et Joseph- Antoinette (1895-1968)qu'elle s'était faite avec un couteau lorsqu'elle préparait les chairs d'un cochon , mariée à Antoine LEYDA-Augustine femme de Jules PINEL- Georgette (1899-1976) femme de blessure agravée par un diabète très prononcé. Toussaint MAURY- Auguste mort en 1931 et enterré à FLOURE à côté de sa mère- Louis (1906-1990).
Dans cette tombe située à Floure (Aude) et entretenue depuis plusieurs dizaines d'années par Lucette et Guy HUBERT, repose mon arrière-grand-mère maternelle: Rosalie VIALELLE.
Cette femme affable et d'une extrême gentillesse mettait un point d'honneur à accueillir quiconque se présentait à sa porte. À telle enseigne que la famille VIALELLE faisait pratiquement table ouverte malgré le peu de moyens matériels dont elle disposait.
À Floure, Philippe avait pour mission de s'occuper de l'alimentation et à l'entretien des huit chevaux de la propriété de monsieur PERRIERE, afin que ces animaux soient toujours aptes aux travaux des champs, effectués par d'autres ouvriers.
Mangeant de bon appétit, Philippe avait l'habitude de terminer son repas par une rasade de vin qu'il buvait au "pourou": sorte de carafe en verre transparent, équipée d'un long bec conique qui permettait de laisser passer un mince filet de breuvage lorsque le buveur l'élevait à hauteur de son visage. En d'autres termes, il buvait à la régalade.
Rosalie étant morte en 1937, Pilippe vint vivre à Toulouse chez sa fille Antoinette qui possédait alors un magasin d'alimentation rue Saint-Michel. Il éprouvait un réel plaisir à servir les clients notamment en vin, car cette activité lui rappelait la vigne et la région dans laquelle il avait été heureux. Par ailleurs, tous les après-midi, il allait travailler le jardin que mes grands-parents avaient acheté route d'Espagne à la sortie sud de la ville.
Lorsque mes grands-parents eurent vendu leur épicerie, Philippe fut accueilli au Pont Rouge, prés de Carcassonne, par Nénette PINEL sa petite-fille, chez laquelle il mourrut en 1940.