JEAN  FLUHR

PLUMÉJAL

Réflexions /Les Cathares        2008/2009        2010/2011       2012/2013

AUJOURD'HUI   ET   DEMAIN

       Aujourd'hui,  après  bien  des péripéties  liées  à  ma  carrière d'officier,  je ressens le besoin viscéral de replonger mes racines dans la terre de mes ancêtres maternels pour y retrouver, même modifiés par le temps, mon bonheur de gosse, ma RIGOLE, l'ATELIER,  la famille SOULIÉ, qui  me   compte   parmi  les  siens  avec  une infinie  tendresse,  presque silencieuse.  Mais  quelle  résonance intime  dans  le coeur de chacun de nous!

Ici, je vis un autre temps, une autre dimension de ma vie dont le terme conduira ma dépouille sur cette terre pour la dernière fois, afin d'y reposer à tout jamais au milieu des miens et de ceux que j'ai profondément aimés.

Une étude psychanalitique serait-elle en mesure d'analyser un tel amour , par essence de nature irrationnelle? Je l'ignore. Laissons donc libre cours à nos élans intérieurs qui, le long d'un parcours erratique nous conduisent vers un questionnement sans réponse.

Suis-je las des plaisirs prédigérés que m'offre un matérialisme constamment renouvelé au gré des modes?

Suis-je en train de demander inconsciemment au temps de ralentir sa course inexorable afin de profiter silencieusement des choses simples   et saines  de  la nature  et , plus  précisément, de  celle  de  PUICHÉRIC, dont  chaque  pierre  m'interpelle,  chaque  senteur me rappelle, les yeux fermés, le lieu d'un moment de bonheur?

Suis-je tout simplement en train de vieillir dans un monde agressif qui tire trop vite son tapis sous mes pieds?

C'est certainement un subtil mélange de  tous  ces facteurs, auxquels  se  mêlent  allègrement  la  brève  tentative  d'analyse  cartésienne du phénomène et une réflexion plus profonde sur la dernière partie de mon existence qui se conjugue avec une once de rêverie plaisante que je n'ai nullement envie de freiner.

Etre heureux et comblé dans les différents compartiments de la vie ne m'empêche pas de vivre en symbiose avec le village au coeur duquel, les parfums, les couleurs et les gens réveillent dans ma mémoire une vie antérieure assoupie.

Dans ce contexte, je ne pense pas réagir différemment d'autrui, en particulier, ceux qui ont eu dans leur enfance des attaches très fortes avec la terre et les pierres d'un coin de France.

Pour  ma  part,  j'ai  trouvé  dans  ce  pays,  en  plus  du  reste,  des  gens  qui  cultivaient  tous  les  jours  la  générosité  sans  calcul ni intérêt. Et mes grands-mères rajoutaient à cela une grande affection reposant sur la confiance mutuelle et le sens de la liberté de chacun.

Aujourd'hui, les images précises des amis du quartier se télescopent dans mon subconscient, caressées par les senteurs de la vigne naissante, du fenouil, des oliviers  balayés par le vent d'Autan, la fraîcheur des chais et les odeurs fortes des écuries.

  L'atelier  des  SOULIÉ,  le  brave  "BIJOU"  cheval  aimable de  BONNET et  SOLANILLE, la  grande  ROSE,  Jean-Pierre, Gérard et les autres, tous reviennent constamment aux frontières du souvenir.

Nous nous aimions, voilà tout. Et demain, pendant encore très longtemps,  je  souhaite  gambader  avec Jean-Pierre et mes ombres aimées sur les chemins du bonheur simple et profond: ceux de PUICHÉRIC.

 À l'avenir,  mon  petit  journal  prendra  la  forme  de  courtes  nouvelles  qui traduiront les faits et émotions lors de mes visites trimestrielles à PUICHÉRIC.

       

Avec Marie-Christine et Maryse ( photographe), Françoise et Jean ont marché dans l'ALARIC pendant près de trois heures

Notre épagneul breton STAN  nous a accompagnés fort courageusement pour sa première escalade de cette "montagne" mythique.

 


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